Le français, langue de pluralité

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Alexandrie, 14 mars 2006—Mardi 14 mars, au deuxième jour du troisième Colloque international du CIDEF- AFI, une série de conférences plénières se sont succédées autour des thèmes du « livre » et de la « pensée ». D’autre part, des ateliers ont été organisés afin de permettre une réflexion collective à la fois autour de la thématique générale du colloque à savoir la « transmission » et des thèmes abordés en ce deuxième jour. Conservation du patrimoine urbain ; Fonction des TIC dans l’archivage et la transmission ; La Méditerranée au croisement des cultures ; Littératures d’Afrique et enfin Culture et enseignement bilingue dans le premier atelier et Lecture et diffusion du livre ; Problématiques de la transmission ; Littératures de l’exil, Enseignement du français langue étrangère et enfin Francophonie : réseaux.

On voit qu’il s’agit avant tout d’examiner les relations interculturelles et le rapport entre transmission et nouvelles technologies de la communication. Par ailleurs, les questions touchant l’identité et l’altérité et qui appliquées à la francophonie comme phénomène transnational sont d’une particulière acuité ont fait l’objet d’une vive attention.

En effet, la richesse de la francophonie réside justement dans l’altérité ou la pluralité comme appropriation de la langue française par des peuples très différents les uns des autres mais partageant culturellement parlant un système de références du moins identique sinon apparenté.

C’est à la fois cette parenté et cette radicale différence qui aboutissent à la création d’une culture originale qui n’est plus alors « française » mais algérienne, belge, libanaise, québécoise ou sénégalaise de langue française. Cette langue française que le classicisme a voulu sacraliser, c’est-à-dire enfermer dans la « tombe » somptueuse du purisme (tant proprement linguistique qu’ethnique ou racial) a connu une espèce de renaissance à la faveur de tous ces peuples longtemps colonisés et soumis qui s’étant rendus maîtres d’une langue et d’une culture souvent inaccessibles à la plupart d’entre eux ont produit au moment même où la culture métropolitaine montrait des signes d’essoufflement des œuvres vivantes et essentielles. Que l’on pense à Léopold Sédar Senghor, Aimé Césaire, Edouard Glissant ou plus récemment Taher Ben Jelloun, Amin Maalouf et aux jeunes écrivains ou penseurs québécois, suisses, belges ou réunionnais.

Ainsi, l’espace de la francophonie qui comprend les quatre continents devient comme la chance de la langue française elle-même de trouver sur des terreaux lointains une nouvelle respiration.

Le colloque a eu pour objectif de déployer ces français comme une démultiplication créatrice du français standard d’une part et comme une confirmation de l’existence d’une « communauté » de francophones de l’autre et cela à l’heure du nivellement culturel et identitaire.


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