Gamal El-Banna s'exprime sur la liberté de pensée et la liberté d'expression en Islam

Publié le

Alexandrie— Le Forum du Dialogue affilié à la BA, a reçu le samedi 26 mai 2007, le penseur islamique Gamal EL-Banna qui a donné un séminaire intitulé « La Liberté et l'Islam », présidé par Gaber Asfour, secrétaire général du Conseil Suprême de la Culture et Dr Kadri Hefni.

Gamal El-Banna, a commencé son discours en passant en revue les origines de l'Islam et expliquant comment l'Islam est né dans un environnement libre de l'influence de tout héritage culturel. EL-Banna a souligné que le Coran a insisté sur la liberté de pensée et la liberté d'expression.

Gamal El-Banna a soulevé plusieurs problématiques en s'appuyant sur des versets du Coran. Il a préconisé de séparer le Coran des Fatwa (avis juridique autorisé) des Fuqahâ (savants musulman qui peuvent prononcer des verdicts religieux). Selon lui, les Fuqahâ ont toujours présenté une interprétation personnelle de l'Islam, une perception ancrée dans leur contexte sociopolitique. Il a ajouté que les avis des Fuqahâ peuvent se différer du Coran, ou contredire même les versets du Coran. El Banna a affirmé que le prophète (que la bénédiction et la paix soient sur lui), a représenté la liberté dans toutes ces actions alors que les fuqqahs ont aliéné la liberté de culte et ont condamné à mort les Mortadin (les apostats). Or le prophète n'a jamais poursuivi ou tué un apostat durant sa vie. Les gens, a affirmé EL- Banna, doivent réfléchir consciencieusement sans suivre aveuglement tous ce que leur disent les Fuqahâ . El Banna pense que choisir entre la foi ou l'athéisme, est une affaire personnelle. Ainsi, il a vivement critiqué, le fanatisme qui régit les relations entre les musulmans et les chrétiens. Les religions sont bâties sur des valeurs solides qui ne seraient pas ébranlées par l'apostasie de quelques uns. Il a signalé que le Coran a reconnu la pluralité des croyances religieuses, alors que la constitution égyptienne ne reconnaît que les trois religions monothéistes et renie toujours la religion Bahaï.

El-Banna a abordé également la liberté d'expression, un des aspects de la liberté de pensée. Cette dernière, il l'a considérée la base de toute constitution inspirant l'esprit de la loi. D'après El-Banna, la liberté de presse est sacrée, elle doit être libérée de toute forme d'autorité.

Ensuite, Dr Kadri Hefni, a pris la parole, commentant le discours de Gamal El-Banna. Il a confirmé ce que Dr Gaber Asfour a dit en désignant Gamal El-Banna en tant qu'un homme qui appartient aux Ahl El-'Aql (gens de la raison). Dr Kadri a comparé entre Ahl El-'Aql et Ahl El-Naql(ceux qui s'attachent aux textes). Il s'est toujours demandé qui de deux groupes respectent plus la religion ? Il a décidé que les deux respectent et préservent la religion mais chacun à sa manière. Il a conclu que Ahl El-Naql veulent éviter de semer la discorde entre musulmans en imposant les règles et les peines. Quant aux Ahl El-'Aql, ils préservent la religion en donnant libre court à la pensée et ouvrant la porte à la rénovation et au Ijtihad (Recherche du bon jugement rationnel fondé sur le Coran et la Sunna).

A la fin de la séance, Gamal EL-Banna a répondu aux questions de l'audience concernant la Loi Islamique et les questions qu'il a soulevées dans son discours.


Partager

© Bibliotheca Alexandrina