Bicentenaire de la prise de pouvoir de Mohamed Ali en Egypte

Publié le

Alexandrie, 15 novembre 2005—L’inauguration de la conférence Mohamed Ali et le monde qui a lieu du 15 au 17 novembre à la Bibliotheca Alexandrina a été effectuée par les différentes personnalités en charge de cette manifestation. En effet, cette conférence est le résultat d’une collaboration entre le Consulat de France à Alexandrie, la Société égyptienne des études historiques, le Haut Conseil pour la culture et enfin la Bibliotheca Alexandrina. Emad Abou Ghazy, représentant du Haut Conseil pour la culture, le professeur Raouf Abbas, président de la Société égyptienne des études historiques, Dr. Mohamed Awad, directeur d’AlexMed (un des centres de recherche de la Bibliotheca Alexandrina), Dr. Youssef Zidane, directeur du Centre des manuscrits et enfin Dr. Ismail Serageldin ont tour à tour pris la parole pour marquer l’importance d’une telle manifestation.

A l’heure en effet où de pressantes questions de réforme se posent au pays, il est en effet de la plus haute importance d’explorer cette histoire à partir de laquelle beaucoup font coïncider le commencement de l’Egypte moderne. Les différents intervenants ont su par ailleurs mettre le doigt sur le caractère souvent tyrannique du gouvernement de Mohamed Ali, mais ils ont également indiqué à sa décharge qu’en une quarantaine d’années de règne, celui-ci avait fait faire à l’Egypte un bond prodigieux, l’arrachant du Moyen-Age pour la propulser dans les temps modernes.

Dr. Ismail Serageldin a lors de son intervention qu’il a faite en trois langues (arabe, français, anglais) afin d’être entendu par tous les invités notamment étrangers insisté sur quatre points essentiels : la biographie de Mohamed Ali Pacha ; sa politique séparatiste (d’avec la Sublime Porte) ; la modernisation méthodique des terres et de l’infrastructure et enfin la rénovation de la ville d’Alexandrie et son statut de cité maritime ouverte qui accueillit et recueillit nombre de populations notamment européennes (Italiens et Grecs). Dr. Ismail Serageldin a ainsi rappelé qu’en dépit du gouvernement autoritariste et militariste de l’officier ottoman haut gradé d’origine albanaise, celui-ci avait fait œuvre de délivrance. En outre, les bourses de recherche attribuées à des nationaux, l’égyptianisation de l’armée, la venue en Egypte d’experts européens (en particulier français et italiens), tout cela montre que Mohamed Ali n’était pas un tyran aveuglé par l’obsession du pouvoir mais qu’il était au contraire un gouvernant conscient des enjeux et des rapports de forces bien que rigoriste dans sa façon de l’exercer.

Une exposition sur le fondateur de l’Egypte moderne et ses réalisations accompagne la conférence.


Partager